L'art roman

 L'unité retrouvée est une victoire qu'il faut fêter avec de la musique ! Comme toutes les étapes réussies de la démarche spirituelle. La musique est le chant de l'âme. C'est l'harmonie intérieure. La musique est jouée par des hommes mais aussi par des bêtes, le plus souvent par un âne. L'âne est le serviteur de l'homme sur terre et par glissement, l'homme se doit d'être le serviteur de l'église chrétienne. 

Ferrière en Gâtinais 

Montréal

Mortemart

 

Oyré

Saint Nectaire 

Saint Pol de Léon

 

 Aulnay 

L'art roman

 L’art roman fonctionne un peu comme un pictogramme. Prenons l’exemple d’un sens interdit. Sur la première image tout le monde s’accorde pour lire : sens interdit. Sur la deuxième image, tout le monde reconnaît le sens interdit. Mais chacun sent que la barre blanche nuageuse apporte une information supplémentaire. Selon le contexte où cette image sera placée, on pourra y lire : interdit aux nuages, interdit quand le temps est nuageux, interdit de tondre les moutons, etc. Les images de l’art roman apportent souvent un supplément d’enseignement qu’il n’est pas toujours facile de comprendre et que le contexte imagier peut permettre de déchiffrer. 

 

L'art roman

 L'apaisement des tensions inhérentes à l'aventure spirituelle est souvent représenté par un couple enlacé. Les tensions contradictoires sont vaincues, l'unité est retrouvée ou plutôt est enfin trouvée.

Analyse sur le vif. Le personnage du chapiteau de l'église St Pierre de Chauvigny pourrait au contraire représenter une déchirure. Mais non, c'est un personnage qui se réunifie. Deux des quatre pieds du personnage, à coups de talon, repoussent les deux monstres sur les côtés; les deux autres pieds stabilisent le personnage dans sa démarche. Les deux plus petits animaux qui attaquent les épaules du personnage ne sont pas des oiseaux : ce sont des monstres. On peut donc dire que le personnage attaqué résiste aux quatre monstres avec force de coups de talon et en les attrapant par les pattes arrière pour les faire tomber. 

Il faudrait aussi voir ce que représentent les deux autres faces du chapiteau. C'est entre autre une leçon que je tire de cette analyse : un chapiteau a souvent trois faces sculptées qui se lisent de droite à gauche ou de gauche à droite. Isoler une face ne permet pas toujours de comprendre l'intégralité d'une image. Ce que j'ai cru dans un premier temps être des oiseaux n'en sont probablement pas. En tout cas le personnage est vainqueur des ses propres tensions. Sonnez hautbois, résonnez musettes !

Avalon

Chauvigny

Fenioux

Aulnay

 

L'art roman

 Les cornes des vaches, des chèvres et d'autres quadrupèdes, les chapeaux pointus ont la même signification. Ce sont des antennes en relation avec dieu. Ceux qui ont ces antennes sur la tête sont proches de réussir, près d'accéder au divin, vingt-diou ! 

Chevy sous le Bignon

Soisson

Ste Gemme

Vers Aulnay

Vers Aulnay

 

L'art roman

 La langue tirée possède plusieurs sens. La langue c'est d'abord la parole. La parole, c'est l'expression d'une idée. La langue tirée indique parfois la difficulté de la démarche spirituelle, à l'instar des grimaces, de la bouche serrée, des grincements de dents, toutes expressions de la difficulté. On tire la langue quand le devoir est difficile. Mais la langue reste principalement l'expression de la parole. Parfois la langue est très longue. C'est que le personnage est trop bavard. D'autrefois, le personnage se tient la langue : il s'empêche de déblatérer. Encore, plusieurs langues sortent de la bouche. Cela ne signifie pas que le personnage soit polyglotte mais qu'il est confus, qu'il parle à tord et à travers, qu'il se contredit, qu'il manie la duplicité et le mensonge et qu'il ne faut pas l'écouter. Parfois encore, la langue est si longue qu'en tournant de multiples façons elle atteint la tête ou les oreilles du personnage : cela signifie que le personnage n'écoute que lui-même, qu'il tourne en rond, qu'il tourne en boucle et qu'il n'a aucune ouverture vers ce qu'il l'entoure, vers les autres. Il est voué à ne pas réussir son retournement, sa transformation, sa conversion. Quelques soient les efforts qu'il fournisse, il  va se perdre et rester avec toujours les mêmes démons qui l'assaillent, incapable d'évoluer et de s'en sortir. 

Bellegarde

Champagne Mouton

Champagne Mouton

Chauvigny

Fenioux 

Meymac

Varangeville

 

L'art roman

 La main représente le pouvoir de faire, désigne l'action. La main sur le cœur précise qu'il faut passer par l'amour et la bonté pour parvenir à s'engendrer soi-même. La main du petit personnage de Tarmac à la gauche de la photo présente et introduit le personnage à la  droite : il insiste sur l'importance du message à transmettre. Le personnage de droite joue avec ses doigts : deux doigts pour dire les deux natures du christ, la part humaine incarnée du christ fait homme et la part céleste et divine du christ, le fils de dieu. Les trois autres doigts représentent la sainte trinité : le père, le fils et le saint esprit. Souvent on voit cette représentation parce qu'il était primordial pour l'église chrétienne d'être dans cette configuration et de l'affirmer. Une manière déjà de lutter contre les hérésies. Ainsi soit-il !

   

Mortemart

 Tarnac

L'art roman

 Là, il s'agit sans doute d'une aide, d'une récupération. Les oiseaux symbolisent l''accès à la lumière, au spirituel. Sur ce chapiteau, les deux oiseaux aident ceux qui ont tenté une démarche en vue d'un retournement et qui se retrouvent dans une position délicate, instable et difficile. Ils les aident à retrouver le bon sens. L'oiseau de gauche agrippe les jambes pour réassurer et affermir une bonne démarche à celui qui a failli se perdre dans sa difficile quête spirituelle. 

Chauvigny

 

 La lumière, c'est le but à atteindre. La lumière est en haut, dans le ciel : le soleil. Le soleil est donc le premier symbole de la lumière. Mais pas seulement : une rosace, une fleur symbolise la lumière. Les vitraux contribuent largement à l'expression de la lumière. Enfin, un animal, le coq, incarne la lumière : tout simplement parce que les coqs en chantant annoncent la levée du jour. Enchantement du printemps !

Avallon

Chauvigny

Varangeville 

Puisseaux

L'art roman

Les feuillages sont omniprésents sur les chapiteaux, les feuilles d'acanthe sur les fresques. Ce ne sont pas de simples ornements. Ce sont des images explicites. Elles symbolisent le renouveau, le renouvellement de l'homme en quête de spiritualité, comme une sorte de  printemps métaphorique et qui revient chaque année. 

St Nectaire

Poitiers

St Georges d'Oléron
 

L'art roman

 La pierre représente le plus souvent l'esprit. On chérit sa pierre, son esprit. Un monstre dévore une pierre, un esprit. Les pierres de la lapidation de St Etienne ne sont pas des esprits, mais sont bien des cailloux pour meurtrir !

 

Laon 

Vers Aulnay 

 

L'art roman

 Il y a peu d'images concernant l'engendrement de soi-même. Sans doute parce que c'est un état fugace, à la merci du moindre monstre. Et ce qui compte principalement dans l'imagier roman, ce sont les alertes sur les dangers que court l'homme à tout moment de son évolution. Rien n'est jamais acquis à l'homme ni sa force ni son coeur ni sa faiblesse ni sa peine... 

Bellegarde : là l'engendrement sort d'un hibou. 

L'oeil acéré du hibou assure un certain regard et garantit une possible stabilité ...

Poitiers : l'homme accouche de lui-même au bas de son ventre. 

Les mains le maintiennent en vie durant l'accouchement. C'est l'engendrement typique.

L'art roman

 Non, ce ne sont pas des acrobaties ! N'oublions pas que saltimbanques et comédiens étaient réprouvés par  la religion chrétienne. Molière est mort hors l'Eglise. Ces corps à l'envers sont ce qu'on peut appeler des retournements. Ce sont en quelques sortes des conversions. Conversions plus ou moins abouties et en tout cas conversions qu'il faut entretenir pour ne pas retourner à l'état de vieil homme ... Car monstres et serpents guettent les convertis pour les retourner comme dans un véritable roman d'espionnage !

Bruyère : un retournement accompli

Bruyère : la première phase d'un retournement. Les jambes sont en l'air mais le corps et la tête ne sont pas encore à l'envers.

Oyré : retournement accompli et qu'il faut maintenir

Projet de fresque dessiné par votre serviteur pour illustrer le retournement en commun de deux personnages. La corde qui relie les jambes correspond à la corde d'église, c'est à dire à la religion au sens étymologique. Chacun des petits brins tissés pour tresser la corde représente un homme. Et cette multitude correspond à la religion.

Bellegarde : un autre retournement. A chaque fois le personnage du modillon tient, par la force acquise, l'édifice religieux. Il contribue au renforcement de la religion.

Sainte Gemme : encore un retournement réussi et une contribution au soutien de l'édifice religieux. 

On remarquera la jeunesse des retournés, des nouveau convertis. 

Le retournement entraîne comme une renaissance. 

Ici, à Sainte Gemme on dirait un grand bébé ...

 Il éprouve une certaine difficulté à maintenir la pose ... 

On remarquera que si les retournés ont gardé leur peau d'homme, parce qu'ils sont restés nus,  ils ont malgré tout évolué dans leur quête spirituelle car ils ont tous perdu leur barbe. La Barbe étant le symbole du vieil homme celui d'après la chute avec sa peau d'homme ...

L'art roman

 

 Autun, pieds.

Il s'agit d'illustrer de manière symbolique la démarche spirituelle. On marche avec ses pieds. Alors nous aurons le plus simplemnt du monde, des pieds et des jambes dans l'imagier roman pour signifier la démarche spirituelle.

Chauvigny, la démarche.

Oyré, un bâton est parfois bien utile pour affermir la démarche ...

Oyré, se tenir les genoux permet de stabiliser sa démarche ...

Autun, non ce n'est pas une scène de chasse mais un but à atteindre : l'oiseau, symbole de la légèreté de la spiritualité contraire à la lourdeur de la bestialité de la matérialité ...

Ruffec : la démarche prend parfois une allure singulière ...