Et vous y étiez
aussi, sultans à longues pipes, pâmés sous des tonnelles, aux bras des
bayadères, djiaours, sabres turcs, bonnets grecs [...]
Madame Bovary, I, Chap. 6
GHIAOUR
ou GIAOUR ou DJIAOUR s. m.
Nom par lequel les Turcs désignent les infidèles et surtout les chrétiens. « Il faut avouer que les GHIAOURS ont de l'esprit, disent les vieux Turcs en hochant la tête ; et c'est ce qui les irrite et les inquiète. » (G. Perrot.)
Étymologie
Ghiav étant un mot persan qui veut dire veau, le ghiavour ou ghiaour, comme disent les Turcs, c'est l'homme au veau, l'homme au veau d'or ; c'est le païen, c'est l'infidèle, c'est un peu plus qu'un chien, mais un peu moins qu'un homme, et infiniment moins qu'un vrai croyant. Les musulmans, en effet, ont toujours eu le plus grand mépris pour les incroyants. Jusqu'en ces derniers temps, ils les ont astreints à se coiffer d'un turban noir, leur ont refusé le droit de témoigner en justice, ou tout au moins ne le leur ont permis qu'avec certaines restrictions, leur ont interdit l'usage des voitures dans la ville, et sur les grands chemins, etc. Tout cela est horriblement intolérant ; mais comme il n'est pas dit, après tout, que les ulémas aient brûlé les hérétiques ni même les infidèles, nous n'avons aucun droit, nous chrétiens, de leur reprocher leur barbare fanatisme.
De plus, le respect de l'opinion d'autrui entre de plus en plus dans les mœurs turques, nos institutions tendent à s'implanter en Turquie, et les mahométans, en gens d'esprit, au lieu de songer à nous emprunter nos superstitions, songent sérieusement à s'assimiler notre civilisation.
Quant au mot giaour, les gens bien élevés ne se le permettent plus, et le code correctionnel, qui n'est pas tendre, le punit comme une grossière injure. En cela, ces gens que nous traitons de barbares sont en progrès sur nous, puisque nous n'avons pas complètement renoncé à les traiter d'infidèles.
Nom par lequel les Turcs désignent les infidèles et surtout les chrétiens. « Il faut avouer que les GHIAOURS ont de l'esprit, disent les vieux Turcs en hochant la tête ; et c'est ce qui les irrite et les inquiète. » (G. Perrot.)
Étymologie
Ghiav étant un mot persan qui veut dire veau, le ghiavour ou ghiaour, comme disent les Turcs, c'est l'homme au veau, l'homme au veau d'or ; c'est le païen, c'est l'infidèle, c'est un peu plus qu'un chien, mais un peu moins qu'un homme, et infiniment moins qu'un vrai croyant. Les musulmans, en effet, ont toujours eu le plus grand mépris pour les incroyants. Jusqu'en ces derniers temps, ils les ont astreints à se coiffer d'un turban noir, leur ont refusé le droit de témoigner en justice, ou tout au moins ne le leur ont permis qu'avec certaines restrictions, leur ont interdit l'usage des voitures dans la ville, et sur les grands chemins, etc. Tout cela est horriblement intolérant ; mais comme il n'est pas dit, après tout, que les ulémas aient brûlé les hérétiques ni même les infidèles, nous n'avons aucun droit, nous chrétiens, de leur reprocher leur barbare fanatisme.
De plus, le respect de l'opinion d'autrui entre de plus en plus dans les mœurs turques, nos institutions tendent à s'implanter en Turquie, et les mahométans, en gens d'esprit, au lieu de songer à nous emprunter nos superstitions, songent sérieusement à s'assimiler notre civilisation.
Quant au mot giaour, les gens bien élevés ne se le permettent plus, et le code correctionnel, qui n'est pas tendre, le punit comme une grossière injure. En cela, ces gens que nous traitons de barbares sont en progrès sur nous, puisque nous n'avons pas complètement renoncé à les traiter d'infidèles.
Source : Grand Dictionnaire universel du XIXe
siècle
par Pierre Larousse.
par Pierre Larousse.
N.
B. Aujourd'hui, "Gaouri" s'emploie toujours, au sens de non-musulman, Européen. Il a
souvent un sens péjoratif.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Soutenu-soutenu, léger léger