A nouveau la parole, expression des idées qui la sous-tendent. Celui qui a une longue langue est l'homme qui ne peut se retenir de parler à tord et à travers, l'homme qui en fait trop avec sa parole exubérante. A Mortemart, les langues ont une parole si volubile qu'elle engendre floraison de feuilles, de fruits et de fleurs, véritable renaissance, véritable renouveau. A Oyré nous sommes dans la parole en action. A la place de la langue il y a un bras et une main. La main, c'est l'action. Cette image enseigne que la parole n'est pas une simple déblatération mais qu'elle vise à transformer les choses en agissant. La miséricorde de St Pol de Léon montre deux animaux monstrueux qui sortent de la bouche d'un vieil homme et vont parler aux deux oreilles de l'individu. Cela signifie que l'homme s'écoute parler et qu'il tourne en boucle sur lui-même. Il n'a aucune chance de s'en sortir.
La parole en action, c'est ce qu'on appelle la performativité, je crois.
RépondreSupprimerOui et non ! Un énoncé performatif, comme « Je jure de dire la vérité » est restrictif dans le sens que toute parole n'est pas forcément performative.
RépondreSupprimerEn revanche toute parole peut engendrer une action, voire engendre une action quelque soit notre désir.
Ici ce serait à entendre comme chez Deuleuze et Guatari. Ou comme avec Démocrite : "La parole est l'ombre de l'action."
Sur le plan de l'enseignement religieux, la bonne parole est un acte de connaissance et la mauvaise parole est révélatrice d'un mauvais comportement.
Il y aurait plus à dire, mais là, je fais ça un peu à la louche !