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vendredi 20 décembre 2019

La société du spectacle

Les médias nous montrent en permanence les manifs avec à leur tête les responsables des grandes centrales syndicales. De l'autre coté, la presse nous montre également les responsables politiques des grands partis dont une partie d'entre eux nous gouvernent. Et on nous laisse en permanence accroire que le jeu se joue entre ces principaux personnages. 
Le décor du match qui se joue est digne d'une fête foraine à l'ancienne : bras de fer, qui cèdera le premier, porte de sortie, blocage, etc. A force de tourner en rond, avec toujours les mêmes têtes, ça devient guignolesque. Et il ne faut pas s'étonner si dans un tel théâtre le quidam de base, le pékin moyen, émet des réflexions tranchées et caricaturales qu'il soit pour ou contre la grève. Les journalistes et les commentateurs de tout bord ne faisant que broder sur la parole de ma concierge. 
Or il en va tout autrement. 
La plus part des grands responsables politiques sont là pour protéger les ressources financières des banques et des grands commerçants. Le capitalisme est une tendance internationale et ils ne peuvent pas faire autrement que favoriser cette circulation. Ceux qui sont de gauche tentent de freiner, à peine. 
De l'autre coté, les grandes figures syndicales, sont dépassées par la grève. Ils n'en voulaient pas. Ils préféraient négocier avec les gouvernements, les grands patrons, sous les ors de la République. Mais sous peine de disparaître, ces grands leaders syndicaux, sous la pression de leur base, ont du se soumettre aux revendications des salariés. 
Ce qu'on ne nous montre jamais : 
Ce sont les Assemblées Générales de salariés qui votent massivement la grève. Souvent contre leurs responsables syndicaux qui traînent les pieds parce qu'ils en ont reçu la consigne. 
Ce sont toutes ces petites mains qui fabriquent les banderoles qu'on voit actuellement dans les manifs et qui sont bien plus expressives que les gros ballons à la con des grandes centrales syndicales. 
Ce sont toutes ces mains levées contre la réforme. 
Ce sont tous les soutiens discrets de ceux qui seraient en peine de faire grève. 
Ce sont tous ses salariés fatigués par la grève, épuisés parfois, et qui retiennent leur colère, parce qu'ils ont du mal à la diriger vers les grévistes. 
Il y a actuellement toute une micro-démocratie déterminée, réfléchie, revendicatrice et dans la rue.
En partie le fruit de la révolte des Gilets Jaunes, l'année passée.
 

N'y a-t-il plus de Willy Ronis pour fotografier les AG ?! 
Ou bien, la parole des gens n'intéresse-t-elle plus personne dans notre société de la Novlangue et du Spectacle ?

2 commentaires:

  1. Comme je te suis ! Pour ta dernière question, je ne me la pose plus : j'ai trouvé la réponse.

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  2. Doit bien y avoir quelques François Ruffin ...

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