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BERTRAND CANTAT - BON GARS

À l’image de Jean Valjean, continuellement poursuivi par son statut d’ancien forçat, bien des libérés se voient coller une étiquette et conditionnés par leur passé. Aux murs de la prison succèdent souvent les cloisons des préjugés et de la peur. Ce serait mentir que d’affirmer que le mot prisonnier, même précédé du préfixe ex-, n’entraîne pas une certaine appréhension, quand ce n’est pas une animosité ouverte, y compris parfois dans la tête des (anciens) proches.

Outre les a priori, la réalité bassement matérielle fait vite barrage elle aussi et, dès le moment où les portes de la prison se referment derrière le libéré, d’autres portes lui claquent au nez, notamment celles d’une multitude d’emplois pour lesquels on exige un certificat de bonne vie et mœurs.

Et pourtant, d’après la loi Dupont de 2005 : « L’exécution de la peine privative de liberté est axée sur la réparation du tort causé aux victimes par l’infraction, sur la réhabilitation du condamné et sur la préparation, de manière personnalisée, de sa réinsertion dans la société libre » (Art. 9, § 2).

C’est vrai, des initiatives sont mises en place pour préparer la réinsertion. Plusieurs types de formations professionnelles sont dispensées la plupart du temps par des écoles de promotion sociale et permettant l’obtention d’un diplôme ou d’une attestation de réussite.

300 000 offres d’emplois sont non pourvues ! Les secteurs représentés sont très variés : on y retrouve, pêle-mêle, la restauration, l’hôtellerie, le tourisme, l’informatique ou encore le milieu médical. Autant dire qu’il y en a pour tous les goûts et que les métiers présentés sont un bon moyen de trouver un job lorsque l’on est en galère !