Elles ont été tripotées, abusées,
violentées par un prédateur. Pour 2.000 femmes, leurs procédures ont été
aspirées dans un vide juridique. En cause : la décision en mai 2012 du Conseil
constitutionnel d’abroger, avec effet immédiat, la loi de 2002 sur le
harcèlement sexuel.
Elles sont les oubliées de la déferlante
Weinstein. Elles ont dénoncé leur « ogre » bien avant ces stars de Hollywood.
Mais, à leur époque, il n’y avait pas de #balancetonporc, pas de #metoo pour
accuser les harceleurs et propager la parole des victimes. Pourtant, elles ont
parlé aux flics, aux juges, aux avocats. Au début des années 2000, elles ont
osé défier leur prédateur en engageant un marathon judiciaire pour harcèlement
sexuel. Elles ont pris des risques, englouti leurs économies et, pour
certaines, perdu leur emploi. Elles ont espéré, se sont découragées. Et à la
fin, elles ont perdu. A chaque fois, la justice française leur a livré cette
phrase terrible et définitive : « l’infraction n’ayant plus de base légale pour la période des faits
reprochés », les poursuites sont abandonnées. Et le prévenu relaxé… Libre,
blanchi, impuni.
Tout ça grâce à la QPC instaurée par Sarkozy, Question Prioritaire
de Constitutionnalité : le droit reconnu à
toute personne qui est partie à un procès ou une instance de soutenir qu'une
disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la
Constitution garantit. Si les conditions de recevabilité de la question sont
réunies, il appartient au Conseil Constitutionnel de trancher. Les
prédateurs sexuels ne s’y sont pas trompés ! Les Sages c'est-à-dire
entre autres, Fabius, Giscard, Charasse, Jospin, Maestracci ont tranché en
faveur des harceleurs !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Soutenu-soutenu, léger léger