Dans le
gaz
Ce matin je pars chercher mon sac, mes
sacs de voyage. Je me rends à pied et je
me rends compte que je suis à coté de mes pompes complètement dans le cirage.
Pourtant, je n’ai pas mal dormi.
Une mendiante, un mendiant, une mendiante,
un mendiant, une mendiante et encore et encore. Putain-puceau à Paris on voit
bien que nous sommes en périodes de festivités de fin d’année. Un comme je suis dans le cirage, incapable de
réfléchir, émotif au possible, je me dis c’est pas possible il faut
donner une pièce, t’es un salaud, c’est Noël et ils sont trop dur à soutenir leurs
regards de chats écrasés. Et je ne donne pas. Je me suis fixé une règle une
fois pour toute ne pas donner aux mendiants. Je ne me souviens plus pour
quelles raisons et ça me tracasse.
J’arrive aux puces de la Place d’Aligre. J’achète
un cuivre gravé, un coquillage pour entendre la mer, un recueil musical de
Louis Armstrong (Loulou-les-Gros-Bras ?!) pour ma sœur et le
Chagrin et la Pitié de Marcel Ophuls (1969) pour ma fille.
Je continue ma dérive toujours dans les
limbes à cinq centimètres du sol (décidément je plane sec ce matin) et une
mendiante, un mendiant, une mendiante, un mendiant, etc. C’est quoi déjà ma
règle face aux mendiants ? Ah je me souviens : je paie mes impôts sans
rechigner et par là je contribue, notamment en votant à gauche (!), à ce
que l’état redistribue à ceux qui en ont besoin par les droits et les aides de
toutes sortes, principalement le R.S.A.-socle, la sécu, la C.A.F. et tout le
bordel de bouse social, etc. Refiler une pièce c’est pas mon truc. La
solidarité de proximité au petit bonheur la chance, c’est de la charité déguisée
et j’exècre la charité, cette solidarité de proximité inégale par nature et qui
vient des religieux.
La seule dérogation, c’est quand le mec ou
la femme ou le gosse qui fait la manche parle, me parle, me convainc, joue une
belle musique, cire les pompe, fait de l’humour sur la politique, sur sa
situation personnelle, écrit un poème, chante à capella bref quand il ou elle m’offre
quelque chose en échange. Dans ces cas je donne larga-manu entre deux et
dix euros selon la prestation ! Et aussi lorsque je tombe sur un mec potentiellement
violent à l’égard des personnes, pour qu’il ne casse la gueule à personne, cinq
euros, pour faire baisser la tension. Voilà mes tarifs !
Et vous comment faites vous ?!
Moi non plus, je ne donne pas dans la rue. Sinon, avec le nombre, je serais à sec en arrivant au bout. A des associations parfois.
RépondreSupprimerA des associations de malfaiteurs ou de bienfaiteurs ?!
RépondreSupprimerOn a parfois du mal à ne pas les confondre.
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