On
me demande d’écrire ce que je ressens de cette expérience. Expérience, j’en
conteste déjà le terme. Y a-t-il une expérience intéressante à évoquer la souffrance la douleur le
malheur ?
La
dépression on la subit et on ne sait pas quand elle s’arrêtera. On a aucune
prise dessus hors la prise des médocs.
La
dépression a commencé par le réveil du loir qui, tapi, hibernait dans mon
estomac. Il s’est agité pour mon plus grand malheur.
Ensuite,
le matin, au réveil, j’ai connu le grand tuyau noir plein suie, noir, noir,
noir.
Le
tuyau a disparu, le loir aussi.
Mais
les matins restent tout autant douloureux : manque total d’envie, panique
à bord, impression d’être inutile au monde (je suis en arrêt maladie) et de
n’avoir aucune, mais vraiment aucune raison de se réveiller. Impossible ou
presque de faire les courses, donc de manger. J’ai maigri, je n’ai pas très
faim.
Impression
de danger (peurs irrationnelles) peur de sortir, de faire certain gestes
quotidiens.
Moi
qui étais si curieux, je connais une espèce d’agoraphobie. (En parlant de
curiosité, je me demande ce que devient PP Le Moqueur ?!). Je lis Calyste.
Conscience
de l’absurdité de ces faits et gestes. C’est l’enfer absolu, sans répit.
Rester
au lit à regarder le plafond pendant des heures.
Jouer
au solitaire ou au spider solitaire sur l’ordinateur pendant des heures
Honte
d’être dans cet état d’impuissance et d’inutilité.
Attendre
des heures, des jours et des mois que les médocs fassent leur effet : ça
ne donne rien.
Rabâcher
sa douleur a qui ne veut plus l’entendre et s’en rendre compte.
Avoir
envie de mourir, non pas pour quitter la vie mais pour que cesse le coté
infernal de la dépression.
Un
truc m’aide : je lis énormément, avec conscience, des livres, quasi tous
les livres qui me tom
bent
sous la main.
Le
reste du temps je suis triste et j’attends des heures durant avec une
impatience terrible que les médicaments fassent leur effet. C’est long, long,
douloureux. Je suis en souffrance totale. C’est à la limite de mes forces.
Comme
le médecins disent qu’on guéri toujours d’une dépression, j’espère. Parfois je
n’espère plus.
C’est
difficile.
Je suis heureux de t'apporter un peu de "distraction", au sens pascalien du terme. Je sais ce que tu ressens, pour l'éprouver déjà depuis quelque temps, à un moindre degré bien sûr, ce sentiment du à quoi bon, d'être inutile, cette difficulté à accomplir les gestes quotidiens, se lever, se nourrir...
RépondreSupprimerContinue, bats-toi, même si c'est difficile. Tu verras le bout du tunnel, j'en suis sûr.
Toute mon amitié.
Merci Calyste pour ton soutien. Comme tu vois, une dépression, c'est bien "pauvre" à dire, ça rabâche sec !
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