L'art roman sans peine

 

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UNE DANSE MACABRE FEMININE

La petite chapelle de Brianny, Sainte-Apolline, renferme un trésor inestimable et unique en France : une danse macabre de 1510, masculine et féminine, représentant 29 personnages visibles, morts ou vifs. A l’origine, très certainement elle fut un ossuaire puis une chapelle funéraire. L'existence d'un mur entier consacré aux femmes, séparées des hommes, emprunte peut-être un modèle développé un peu plus tôt au cimetière des Saints-Innocents à Paris, où semble faire pour la première fois son apparition, vers 1425, le sujet de la Danse macabre sur les murs d'un bâtiment. Trente couples, trente-deux à Brianny (seize d'hommes et autant de femmes) sont respectivement formés d'un vif (vivant) et de son double décédé, représenté sous l'aspect d'un squelette qui entraîne inéluctablement le vif vers son destin, destin partagé par tous les êtres humains, quel que soit leur statut social.

Si les hommes commencent par le pape et l'empereur, le cardinal, le roi ou le duc, le connétable, l'évêque sans doute, le moine noir, le bailli probablement, un autre personnage effacé, le mort à la bêche, l'homme d'armes, le sergent, le ménestrel, le laboureur, le pèlerin, peut-être ensuite l'usurier et enfin un enfant mort, les femmes débutent moins haut dans la hiérarchie, le pouvoir étant réservé aux hommes : la duchesse, la régente, la veuve, l'abbesse, la marchande, la femme grosse probablement, la fillette morte jeune qui est peut-être la fille de la précédente, la recommanderesse, la nourrice, la garde d'accouchée, la villageoise, la coquette et la folle.

Les deux femmes commanditaires de cette peinture murale.

L'une était la régente du seigneur décédé et l'autre sa fille.

 

 

 

Dans le creux des chemins en forêt