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dimanche 26 novembre 2017

Rêver en oubliant la bande d’arrêt d’urgence.

Mon esprit tangue un peu. La mort de mes deux parents me chavire.
Des saules pleurent. D’autres, ou bien les mêmes, rient. Leurs feuilles, parées d’or, beaucoup plus longues que larges, sèchent, durcissent, courbent et tombent. A la surface de l’eau, ce sont des petits bateaux, deux tiers la coque, l’autre tiers la voile. Le vent les pousse, elles font sillages. Frêles, est le seul mot.
L’humanité tient toute entière en un long baiser. Frêle.
Au péage, deux poids-lourds en vacances, ne circulent le dimanche. Le vent du nord éclate les carrosseries brillantes de soleil. Un chauffeur dore des frittes auprès de sa réserve de gasoil. Un autre, une femme, stérilise des conserves de viandes, près du pare-choc de son propre camion. Habillés tous les deux comme les bulgares en fichus qui campent les long du Périphérique près de la  Porte de Montreuil, à Paris. Frêles.
Le matérialisme (dialectique) rime toujours avec misérabilisme.

Tout devient frêle lorsque tombe l’automne. 



L'ancre à la vie
L'encre à l'écrit

3 commentaires:

  1. Il y a toujours, puisque je le dis,
    Puisque je l’affirme,
    Au bout du chagrin
    Une fenêtre ouverte,
    Une fenêtre éclairée,
    Il y a toujours un rêve qui veille,
    Désir à combler, Faim à satisfaire,
    Un cœur généreux,
    Une main tendue, une main ouverte,
    Des yeux attentifs,
    Une vie, la vie à se partager.
    Paul Eluard

    Et puis, c'est beau, la frélitude.

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  2. Ah,
    la mort des parents,
    une porte qui s'ouvre,
    la douleur irréprochable,
    le mal être du camionneurs.

    Fort touchant.

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  3. J'aime, texte et photos, les sanglots longs et les visions d'un cent trente ralenti, de ce poème.

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