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jeudi 6 juillet 2017

Envie d'oubli.

Photo piquée à Calyste (et transformée) : http://calystee.blogspot.fr/2017/07/cest-vous.html

C'est la misère, la maladie exposée à la vue, un peu de déchéance publique. 
La rue, malgré la signalétique au sol qui permet de la traverser, semble infranchissable. 
A première vue, il y a le parallèle entre l'homme et ses deux béquilles en bois et l'immeuble et ses arbres (en bois !)
Les vieux arbres droits comme les poteaux électriques du trottoir, comme les piliers de la façade de l'immeuble. Que de lignes droites et verticales. 
Excepté la ligne courbe de cet homme en passe de choir, ligne attirée vers le sol. 
Et les deux jeunes arbres, pousses verdoyantes, courbés vers la lumière, près de se dresser vers le ciel. 
L'homme est une construction. 
L'immeuble, sans doute une administration, est inatteignable pour l'homme. 
Toute la violence sociale est là : l'institution fermée, inabordable aux hommes.
Le bois de l'arbre, le bois de la béquille taillée dans le bois d'un arbre. 
La vie difficile. 
Et ces deux béquilles d'un autre âge, de celles qu'on place sous les aisselles, elles ont perdu leurs rondelles en caoutchouc et elles sonnent la fin, comme une signature au bas d'un codicille. 
Enfin, cruelle ironie du sort : cette pissotoire pour les chiens, en bas à droite sur le trottoir...

2 commentaires:

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